Khaita – les danses joyeuses

UNE COURTE EXPLICATION DE KHAITA

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Tenerife 2015
Khaita est « harmonie dans l’espace » : Kha = espace/ciel. Ta = harmonie/mélodie.

« Khaita, harmonie dans l’espace », ces mots et le symbole (le nœud d’or d’amour infini sur notre globe) ont été choisis par Chögyal Namkhai Norbu, il y a quelques mois à Dzamling Gar pour représenter toutes les activités de la Communauté Dzogchen liées aux mouvements et aux sons. Les danses joyeuses Khaita, la danse du Vajra, le yantra yoga, font tous partie de cela.

Depuis 2011 Chögyal Namkhai Norbu s’est consacré à la recherche et à la promotion des chansons tibétaines et, jusqu’à présent, il a personnellement transcrit 108 chansons tibétaines qui sont maintenant largement
adoptées par ses étudiants dans le monde entier.
« Chanter et danser est une pratique si vous êtes dans la connaissance des enseignements du Dzogchen ». Chögyal Namkhai Norbu, Dzamling Gar, Tenerife, 31 janvier 2015. Lire l’article ou télécharger l’article traduit en français ici.

Khaita, les danses joyeuses sur Facebook :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100023137332632(France)
https://www.facebook.com/harmonyinthespace?fref=nf (International)

Rinpoche à Tenerife en 2012 à propos des danses tibétaines :
https://www.youtube.com/watch?v=ShfVWlTvIGk


LES MOTS DE CHÖGYAL NAMKHAI NORBU SUR LES DANSES MODERNES TIBÉTAINES

Tenerife, février 2013

« Milarepa a dit : « Tout mouvement est yantra », que vous fassiez du yantra yoga ou de la méditation, ou tout exercice. Milarepa a dit : « Il n’y a pas de différence », cela dépend de vous, comment vous travaillez avec ce que vous faites. Même si vous êtes seulement en train de sauter, si vous sautez avec présence, détendu, cela devient alors utile.

khaita4_sSi vous êtes intéressé par les enseignements des sûtras, des tantras, du Dzogchen, l’Anuyoga, tout vient du Tibet. Quand j’étais à Ténérife l’année dernière, j’ai écouté un peu cette musique tibétaine, les chansons, etc. Et j’ai découvert comment ils chantent, ils communiquent de la joie, un sentiment et une situation, le type de difficultés qu’ils ont, ils les mettent en mélodie ; c’est ainsi que nous faisons dans l’enseignement du Dzogchen. Nous essayons de comprendre quelle est la situation réelle, nous faisons de notre mieux ; pour cette raison, j’ai pensé : « Oh, c’est nécessaire, nous devrions apprendre les chansons tibétaines et bien les écouter. »

Que devez-vous faire quand vous dansez ? Quand vous dansez en étant coordonné, il faut être présent, vous êtes présent, sinon vous ne pourriez pas danser ; si vous êtes présent lorsque vous dansez, vous vous détendez, même en sautant, il n’est pas nécessaire de se mettre en tension… Non, vous sautez, détendu, et cela devient ainsi bénéfique pour vous, n’est-ce pas ?

Cela aide. Danser, se détendre, être présent, si l’on sait ceci, ne s’agit-il pas de pratique ? C’est une pratique. N’est-ce pas ? »

OÙ CHÖGYAL NAMKHAI NORBU PARLE DE L’IMPORTANCE DE CHANTER ET DE DANSER

Kunsangar Nord, juin 2014 – (photo : Playa San Juan, Tenerife 2015)

khaita2_s Vous bougez, vous dansez, mais moi je danse à l’intérieur. Je sais comment nous devrions danser avec la mélodie. Alors, je regarde et je chante. Si ça ne correspond pas je pense : « Ah, cela ne correspond pas, cela ne correspond pas. » Je dis alors, parfois : « Eh bien, répétons. » Il est alors possible que cela corresponde mieux. Mais en tout cas beaucoup de gens apprennent, en particulier lorsque nous avons commencé à faire le groupe Gordro, ces danses Gordro du deuxième groupe. Au début, même quand nous dansions Gordro, la plupart des gens ne dansaient pas avec la mélodie. Mais maintenant, la plupart des gens, partout, savent comment suivre tous les Gordros. Pourquoi ? Parce que nous l’avons fait à de nombreuses reprises partout. C’est très bien. Parce que cela fait aussi partie de la pratique. Beaucoup de gens pensent : « Mais ce n’est que de la danse, ce n’est pas une pratique. » Vraiment, c’est une pratique. Parce que nous sommes des pratiquants du Dzogchen.

Si nous sommes des pratiquants des sûtras, par exemple, nous suivons l’enseignement des sûtras, alors nous recevons des vœux, nous suivons aussi des règles, nous devons tout faire parfaitement. Aussi, si vous dansez, peut-être est-il dit que c’est incompatible, que ce n’est pas bien. Mais selon le principe de l’enseignement du Dzogchen – nous avons le corps, la parole et l’esprit –, ces trois aspects devraient tous s’intégrer dans le sens de l’enseignement. Si nous sommes en permanence dans l’état du guru yoga, l’état de contemplation, alors tout est OK, il n’y a aucun problème. Mais quand nous ne savons pas comment intégrer beaucoup de choses plus importantes, il est plus facile d’intégrer des concepts mentaux. Donc nous avons besoin de maîtriser les concepts mentaux avec notre présence. C’est pourquoi, dans l’enseignement du Dzogchen, il est dit : « Après le guru yoga, qu’est-il de plus important ? Être présent. » Nous dansons avec le corps physique et nous chantons avec la voix, et alors l’esprit s’accorde également à cela. C’est la pratique. Et c’est aussi la meilleure relaxation.

Sinon, nous sommes toujours en train de juger, de penser à notre travail, aux problèmes, à toutes ces choses auxquelles nous pensons toujours continuellement. Au moment où nous dansons, nous ne pensons pas à ce qu’il faudrait faire, à quel est notre problème. C’est donc aussi très bien pour se détendre. Il est important de savoir que cela fait partie de la pratique ; la danse n’est pas seulement une situation mondaine et danser devient alors également très important. Lorsque nous savons comment danser, en suivant les chansons, les mélodies, les paroles et leurs sens, il y a alors un double bénéfice. Même si nous ne connaissons pas le sens, mais seulement la mélodie, nous la suivons. Parfois, quand vous chantez certaines de ces chansons, même si vous ne savez pas ce que ça signifie, vous chantez une, deux, trois fois, et cette mélodie revient dans votre esprit. Nous ne pensons pas nécessairement et ne jugeons pas. Cela est lié à l’énergie. L’énergie est mouvement et nous sommes ainsi détendus. C’est aussi la raison pour laquelle je commence toujours avec vous en chantant, en étant présent. C’est tout.

Transcription en anglais par Katia Kuzmitskaya.