Enseignements Dzogchen

Garab-Dorje

Le Dzogchen est un ancien enseignement spirituel qui été développé au Tibet, au sein de la tradition bouddhiste tibétaine. Il n’appartient pas à une école ou à un système religieux. Il s’agit plutôt de la connaissance que des maîtres tibétains ont transmise sans être limités par un sectarisme. Le terme “Dzogchen”, signifiant “perfection totale”, renvoie en fait à la véritable nature inhérente de tous les êtres, leur état primordial, qui est libre de toute limitation et de tout conditionnement. La transmission par le Maître de cet état de la connaissance se tient au cœur même des enseignements Dzogchen.

La tradition Dzogchen est passée de maître à étudiant tout au long d’une lignée ininterrompue à travers les siècles, directement jusqu’à aujourd’hui. Du fait de son approche directe et sans sophistications, elle transcende les frontières culturelles, se rendant ainsi accessible de la même façon à toutes les nationalités, indépendamment de leur contexte spirituel.

Les enseignements Dzogchen se répartissent en trois séries : Semde, Longde and Mennagde. Ces trois séries constituent trois manières de présenter l’enseignement, chacune avec ses méthodes de pratique correspondantes; cependant, l’objectif de toutes les trois est d’amener les pratiquants à la réalisation finale.

Dans le Semde, la “série de l’esprit”, on présente au pratiquant la nature de l’esprit, de manière à ce qu’il en acquière une expérience réelle.

Le Longde signifie la “série de l’espace” : en l’occurrence, l’espace se réfère ici à la dimension primordiale de la vacuité, qui sert de base à la manifestation de la clarté du pratiquant, et au développement de sa compréhension.

Le Mennagde, les séries essentielles des instructions secrètes ou Upadesha, comprennent des enseignements spéciaux et des méthodes basées sur les expériences des maîtres, ayant pour objectif d’aider le pratiquant à progresser jusqu’à la réalisation complète.

« Les enseignements Dzogchen, terme qui signifie « perfection totale » en tibétain, peuvent être utiles à toutes et tous en permettant à chacun-e de découvrir sa propre condition authentique et de vivre sa vie de façon détendue. Bien qu’au cours de l’histoire du Tibet, le Dzogchen ait été introduit et diffusé dans le pays par les deux grandes traditions du Bouddhisme et du Bön, il ne peut être, en tant que tel, classé comme une tradition religieuse ou philosophique. Il s’agit plutôt d’une voie complète de connaissance de l’état de l’individu, au-delà des limites des croyances religieuses et de la culture. »
Namkhai Norbu Rinpoché, extrait de Dzogchen, l’Etat d’Auto-Perfection, Editions Les Deux Océans